Panorama depuis Granville IslandM’y voilà enfin, je découvre Vancouver. Vancouver la ville de glace (Ndla : de « glass » en Anglais, mais verre donnait une rime assez nulle) C’est assez impressionnant tous ces buildings de verre de prime abord, cela donne une impression de froideur, un futur immédiat assez impersonnel. Mes premiers pas dans la cité de Vancouver, troisième plus grande ville du Canada, se font sans réellement d’enthoutiasme. Je ne sais pas vraiment pourquoi je m’y suis rendu dans cet état d’esprit. Mes pas me guident depuis « Main station » vers la place du Canada, deux endroits à des milliers de lieues du Vancouver humain et cosmopolite que je découvrirai une semaine plus tard. Certes, le voyage en Skytrain depuis Chinatown me réchauffe un peu mais c’est pour ensuite me retrouver à marcher durant 3 bonnes heures dans un centre ville dénué d’humanité, en plein travaux (Les J.O. d’hiver 2010 approchent et auront lieu à Vanc), quelques ersatz de ma civilisation européenne trouvant place au milieu des buildings de verre mais sans amener en moi l’étincelle tant attendue, le feeling qui écrirai en filigrane dans mon esprit : Oui c’est bien ici qu’on s’arrête.

Le centre business ressemble principalement à çaUn peu deshumanisé à mon goûtCanada place et West Vancouver au loin

Je retournerai un peu frustré sur Seattle pour cette simple et unique journée paperasse m’ayant au moins permis de récupérer mon visa et mon permis. Je connais pourtant bien ce sentiment, lorsque l’on rencontre un endroit que l’on ne connaît pas, où l’on se trouve limité dans les perspectives, rien n’est familier, tout est à découvrir et on assimile bien vite sa première impression à la réalité. Une réalité impossible à saisir pourtant je le sais depuis belle lurette. L’étroite fenêtre de l’esprit à besoin de temps pour appréhender l’inconnu (Quand on n’est pas un aventurier né, ce que je ne suis pas).

Le SamesunPour mon second voyage qui durera plusieurs jours je décide de rester au Samesun Backpackers, une Auberge vouée aux voyageurs de tous poils dont deux catégories sont principalement représentées : les jeunes vacanciers en quête de poudreuse et de fiesta et les immigrants cherchant un endroit pas trop cher qui pourvoirai en plus à leur épanouissement social. C’est donc un repaire cosmopolite d’arrivants diurnes se levant tôt pour chasser des petits boulot (ou des gros) et de fêtards nocturnes qui bien entendu passent leur temps s’amuser. Vous saupoudrez tout ça d’une bande originale rock-ish, de murs peints par un Andy Warhol Jamaïquain et d’une grosse dose d’humour adulescent et vous obtenez le Samesun. L’auberge dispose d’une cuisine équipée de frigos géants, d’un bureau ou travailler tranquille, de la salle principale ou discuter et jouer au billard,Un lit pour la nuit avec un petit dèj au Beaver pour 25 dollars d’une salle télévision avec de gros canapés bien mous remplis de gens bien mous eux aussi et bien entendu du restaurant, le Beaver, où les écrans LCD diffusent en permanence la chaîne sportive tandis que la populace braille en buvant la bière locale le soir après le repas. Il me semble bien qu’il s’agisse de l’auberge dont Capitale avait parlé lors de son reportage spécial Vancouver, il y a quelques mois il faudra que je vérifie.

Je pars le matin faire le plein à l’Artigiano, le meilleur café de la ville à en croire mon guide Lonely Planet et je ne suis d’ailleurs pas loin de le croire si boire un simple café ne m’avait pas coûté mes deux bras. Je me jette de l’autre coté de la rue pour faire la connaissance avec le Musée d’Art de Vancouver ou la partie Art Contemporain me conquiert totalement, je n’avais pas vu d’installation aussi intéressante depuis le MAMCO de Genève. Les impressionnistes Canadiens se défendent très bien mais j’ai toujours du mal à me défaire de l’aura austère qui entoure la peinture pré-contemporaine.

Panorama depuis Vanier Park

Je pars à l’aventure au Sud-ouest du centre ville afin de rencontrer la facette de Vancouver que j’attendais avec impatience. Vancouver est une ville très moderne dans son architecture mais mettez les pieds dans seArt amèrindien dans Vanier Parks parcs le long de la côte et vous êtes complètement dépaysé, des montagnes jalonnent l’horizon et la baie s’élargit masquant les îles environnantes. J’ai une chance assez étonnante, car à chaque fois que je décide de partir quelque part visiter je profite d’une météo parfaite, c’est encore le cas aujourd’hui malgré ce que les photos en disent, le soleil est très présent et je prends une grande bouffée d’air frais avant de revenir plus au sud de la ville à « Granville Island ».

Granville Island« Granville Island » est en fait un quartier de Vancouver situé dans la baie de « False Creek », cette île est remplie d’échoppes à touriste un peu kitches mais est aussi une Oasis culturelle ou des centaines d’artistes font étalage de sculptures et de peintures, souvent d’origine amérindienne Le panorama offert sur la baie est magnifique et a clairement influencé mon choix de rester à Vancouver (entre autres choses tout de même).

Panorama depuis Granville IslandC'est disons, diffèrent qu'en EuropeJe m’arrête à « Go Fish », petit restaurant niché aux abords de la marina dont on m’avait tant parlé afin de déguster du poisson frais de ce matin. Le ciel est bleu et je profite de cette pause pour rencontrer Catharine, web-designer anglaise en partance pour les Etats-unis. Nous partageons quelques anecdotes sur les panoramas et nos chemins respectifs, la photo et son métier. C’est sans aucun doute l’une des choses que je préfère quand je voyage dans des lieux inconnus : rencontrer des gens aussi perdus que moi.

Porte entre mer et terreLes Ferries miniatures

Une bonne vieille église au milieu des buldingsRetour au centre ville deux heures plus tard afin de me balader entre les buildings de verre, je découvre à nouveau l’ancien design d’une église cohabitant avec de futuristes buildings, probablement ce qui nous attend en Europe lorsque le vieux et l’inutile aura rendu l’âme alors que nous continueront à protéger les témoignages du passé que sont nos monuments. Je tente désespérément d’ouvrir un compte en banque dans plusieurs établissements mais on me rétorque qu’il me faut prouver que je vis au Canada avant d’aller plus loin, j’imagine le refus de me loger d’un bailleur potentiel au prétexte que je n’ai pas de document prouvant l’existence d’un compte en banque au Canada alors que je rencontre mon dernier refus de la journée. Je continue dans la série à mon retour au Samesun en essayant d’activer ma ligne de téléphone par Internet : il n’y a semble t-il aucun frein pour acheter une carte prépayée et l’activer, sauf lorsqu’en définitive l’activation ne fonctionne pas car le paiement vient d’un autre pays. On me propose donc d’appeler un numéro surtaxé inaccessible depuis mes lignes Skype et Americaine. Merci Kafka, Beckett et Camus, j’aurais sans doute perdu patience si je n’avais pas appris à m’amuser de l’absurde dans notre société en vous lisant.

Je décide d’aller écouter de la musique au Railway club, un sympathique pub old-school ou on peut écouter de la musique live sept jours sur sept. Ce soir c’est les Wintermitts, Wintemitts, la fanfare rock-indieun groupe indie-rock ou se côtoient la flûte, l’accordéon et d’autres instruments plus classiques dans le genre. Le groupe principalement formé de filles livrent une sonorité rafraîchissante (Particulièrement après la deuxième bière) et des paroles bilingues à la formulation assez étrange à l’écoute le lendemain (Je parle pour le français, pour le reste je dirai pas). J’aime cette double culture à Vancouver, on sent vraiment l’envie de cohabiter, contrairement à ce que j’ai pu entendre de Montréal ou il semblerait qu’il y ait une sorte d’exclusivité donné à la langue Française.

Le lendemain m’emmènera de Gastown, le Vancouver original, à Chinatown (20% de la population est chinoise à Vancouver), encore quelques quartiers à visiter avant de repartir par le train. La procédure pour revenir aux Etats-unis est une autre paire de manche comme d’habitude, et afin de me faire mentir dans ce que je disais précédemment j’ai affaire à de gentils agents frontaliers cette fois. Le Hic c’est que le papier vert d’immigration dont je ne dois jamais me débarrasser à disparu lorsque je passais la frontière, le premier agent ayant fait une erreur à la gare. La procédure normale est de me ramener à la frontière du Canada pour une expulsion dans les règles. Le train est arrêté lorsque les trois agents de vérification découvrent avec moi que je n’ai pas mon papier et je commence à entrevoir le scénario catastrophe tout en fouillant nerveusement mes poches. Finalement je m’en sortirai avec une tape sur l’épaule de l’un d’eux qui me dira que j’ai intérêt à faire attention la prochaine fois et que je dois repartir du territoire très bientôt comme je l’ai annoncé. Ouf !

Chinatown, tradition et modernisme

Bientôt le canada, je dois me trouver un appart et commencer enfin à travailler, les vacances touchent à leur fin. Voici un petit bricolage vidéo de mon voyage dans le train à l’aller. Ça donne forcement moins bien qu’en vrai mais ça donnera un aperçu.

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Des corbeaux en grand nombre par ici