Je ne me souviens pas avoir ressenti cela pour quelqu’un avec qui je vivais réellement quelque chose. Il y’en a bien eu des amours non partagés, mais c’est la première fois que je sens un décalage dans une relation que je vis (qui ne sois pas à mon avantage).
J’ai toujours fais en sorte d’être le prédateur plutôt que la proie, car j’avais peur. Et la peur avait sa raison d’être, car la douleur est bien réelle. Sa morsure monte en moi ces jours ci, mon habitude d’étreindre ma proie ne se voit pas satisfaite et c’est bien cela qui inverse nos rôles.
Elle est devenue la prédatrice, et c’est à mon tour de me sentir malmené et blessé.
C’est pourtant le fait de tenir les femmes comme des marionnettes entre mes doigts qui finit par me retirer tout intérêt pour ces choses si frêles. Comme si l’amour n’était pas plus pour moi que l’instant fugace ou nous décidons de nos places respectives dans notre écosystème restreint.
Je ne veux être ni proie ni prédateur pourtant, je veux la laisser vivre et vivre de mon coté, et que le fait que nos chemins se côtoient soit providence.
Mais comment puis je aimer correctement si je me sens si mal en moi, si je ne me sens pas adoré et adulé. Si mon Ego n’est pas satisfait, il se contorsionne et se débat pour attirer à lui cette douce énergie vampirique qu’il tire habituellement de ses proies, mais la proie se trouve en bien forte position et mon Ego se meurt de soif …
Il pourrait mourir au combat mais ni lui ni moi ne souhaitons cela. Il pourrait trouver une autre proie et se départir de cette angoisse qui le tient mais je veillerai à ce qu’il reste en place et tienne bon, qu’il subisse les assauts de sa propre essence et finisse par se rendre à l’évidence : il nous faut évoluer, et renaître à nouveau, il nous faut nous transformer pour ne plus subir les affres de cette condition qui nous tient tous les deux depuis des éons.
Alors lui et moi pourrons vivre dans un nouvel écosystème bien plus riche et diversifié, ou la culture de l’autre produirait plus que sa chasse et son esclavagisme.